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Livraison rapide : le « quick commerce » est-il en sursis en France ?





Le 7 Juin 2023, par François Lapierre

La filiale française de Flink, entreprise allemande spécialisée dans la livraison rapide de courses, a été placée en redressement judiciaire. Cette annonce intervient suite à la décision de la société mère de quitter le marché français pour des raisons réglementaires, mettant potentiellement en danger des centaines d'emplois.


L'échec de Flink en France

En début de semaine, la direction de Flink a révélé que l'entreprise avait été placée en redressement judiciaire en France. La société mère, basée en Allemagne, a justifié sa décision par des « motifs essentiellement réglementaires », laissant entrevoir une possible liquidation de la filiale et la menace de la suppression de centaines d'emplois. Implantée en France depuis deux ans, Flink avait acquis son concurrent français Cajoo en mai 2022, avant de l'absorber.

Flink opérait dans le secteur du « quick commerce », un modèle d'affaires ayant pris de l'ampleur durant les confinements liés à la Covid-19. Celui-ci propose une livraison ultra-rapide de produits du quotidien, semblables à ceux proposés en supérette. Ce départ laisse ainsi le champ libre à Getir, le concurrent turc de Flink. Bien que la filiale française de Getir ait aussi été récemment placée en redressement judiciaire, elle demeure le seul acteur du « quick commerce » désireux de poursuivre son activité en France.

Un contexte réglementaire défavorable

La décision de Flink s'inscrit dans un contexte réglementaire de plus en plus contraignant pour le « quick commerce ». En mars, le gouvernement français a en effet déclaré que les « dark stores » (ces lieux de stockage des produits à livrer) étaient considérés comme des entrepôts et non des commerces. Cette nouvelle classification ouvre la voie à une régulation plus stricte de cette activité par les mairies.

Ces « dark stores » pourraient être amenés à fermer si le Plan local d’urbanisme (PLU) interdit ce type d’activité à leur adresse. Flink exploitait 19 de ces « dark stores » dans neuf villes en France, soulignant l'ampleur de l'impact potentiel de cette réglementation sur son activité. Le placement en redressement judiciaire de la filiale française de Flink marque un tournant majeur pour le secteur du « quick commerce » en France. Entre les enjeux réglementaires et la concurrence, l'avenir de ce modèle d'affaires en France reste incertain.




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